vendredi 15 septembre 2017

Un académicien Catholique

La persécution officielle de l'orthodoxie
a commencé dans l'Église




Rédigé par : Dr Maike Hickson

SOURCE : One Peter Five
Le 15 septembre 2017



Le 11 septembre, Claudio Pierantoni — historien et philosophe de l'Église Catholique de l'Université du Chili et un fervent défenseur de l'orthodoxie Catholique — a publié un article dans le journal académique Allemand AEMAT ; Le titre de son article — qui est écrit en anglais — indique son importance : « Josef Seifert, la logique pure et le début de la persécution officielle de l'orthodoxie dans l'Église ». Sandro Magister, le très respecté spécialiste Italien du Vatican, a déjà publié hier quelques extraits de l'article. Magister lui-même a intitulé son propre article avec les mots perçants : « Toutes les raisons du Professeur Seifert, licencié pour avoir été trop de fidèle à l'Église » [ mon soulignement ]

Parce que l'essai du Professeur Pierantoni a dix pages, nous avons pensé présenter à nos lecteurs certaines de ses principales pensées qui devraient être largement diffusées et discutées.

Rappelons tout d'abord ce que le Professeur Seifert lui-même a souligné dans son essai récent. Le Professeur Seifert a été congédié par l'Archevêque Javier Martínez le 31 août 2017 de son poste à l'Académie Internationale de Philosophie (AIP) à Grenade, en Espagne, après avoir publié en août un essai où il a souligné l'enseignement potentiellement dangereux qui peut se trouver au paragraphe 303 de l'Exhortation apostolique du Pape François, Amoris Laetitia. Comme l'a souligné le Professeur Seifert, ce paragraphe qui affirme que, dans certaines circonstances, une situation objectivement immorale peut être « avec une certaine assurance morale » ce que Dieu lui-même demande même si elle ne répond pas entièrement à l'idéal objectif [ aux « exigences générales des Évangiles »] — pourrait très bien conduire au relativisme moral qui nuirait à l'ensemble de l'enseignement moral de l'Église.

Le Professeur Pierantoni, dans sa propre réponse, félicite alors Professeur Seifert pour cette analyse :

« L'ensemble d’Amoris Laetitia, et en particulier le chapitre VIII, contient un certain nombre de points discutés, que plusieurs critiques ont même identifié comme des hérésies. Cependant, à mon avis, le principal mérite du bref article de Seifert a été de souligner, dans cette phrase unique, quelle est, de loin, sa faiblesse la plus profonde, une source potentielle de destruction de l'ensemble de l'enseignement moral de l'Église et même de toute la Loi Naturelle ». [ mon soulignement ]



La conclusion de l'argument dans Amoris Laetitia serait qu’« on pourrait ainsi dire de Dieu qu’il demande, dans certaines circonstances, toute forme de mauvaise action, contredisant tous Ses Dix Commandements et l'ensemble de la Loi Naturelle ». Comme le dit Pierantoni :

« Il s'agit de considérer objectivement bien ( parce que Dieu ne peut certainement pas demander quelque chose qui n'est pas objectivement bien ) quelque chose qui est objectivement mauvais ». [ le soulignement est dans l'original ]

Pierantoni lui-même ajoute qu’Amoris Laetitia introduit une contradiction directe dans les « fondements mêmes de l'Éthique », c'est-à-dire en appelant objectivement bien ce qui s’appelle en même temps objectivement mauvais, et rend ainsi contradictoire la relation entre Dieu et la loi morale » et « ça attaque ainsi la notion même de Dieu Lui-Même ». L’académicien Chilien assume sa propre position morale et fait son propre témoignage Catholique quand il insiste qu’avec Amoris Laetitia, « les courants relativistes de la pensée et de l'« éthique de la situation » que les trois Papes prédécesseurs ont peiné à arrêter, ont maintenant subrepticement pénétré dans les pages d'un document officiel du Pape ». Le Professeur Pierantoni défend aussi le Professeur Seifert en l'honorant avec les paroles suivantes :

« Les choses ont ainsi atteint le point où l'un des défenseurs les plus remarquables et les plus lucides du Magistère précédent pendant plus de trois décennies, soutenu personnellement et encouragé dans son entreprise philosophique par Saint Jean-Paul II comme l'un de ses alliés les plus précieux dans la défense de la Doctrine morale infaillible de l'Église, Josef Seifert, est maintenant rejeté et traité comme un ennemi de la communion de la même Église ». [ mon soulignement ]

En outre, dit Pierantoni, Seifert ne doit pas être accusé de « semer de la méfiance envers le successeur de Pierre » ( selon les paroles de l'Archevêque Javier Martínez ), mais c'est le Pape lui-même qui est à l'origine d'une telle méfiance :

« En autorisant dans un document officiel des affirmations qui sont contradictoires avec les points essentiels du Magistère précédent et de la Doctrine millénaire de l'Église, le Pape François s'est directement jeté sur lui-même une méfiance absolue d'un nombre immense de fidèles Catholiques. La conséquence désastreuse est que la méfiance est ainsi jetée, dans l'esprit de beaucoup, sur la papauté elle-même ». [ mon soulignement ]

Ainsi, le problème n'est pas « l'effort solide et constant de Seifert pour s'opposer à l'erreur de l'éthique de la situation », un travail et un engagement « auquel il a consacré presque toute sa vie et à celle de l'institution de l’Académie Internationale de Philosophie [AIP] qu'il a fondée », mais « à cette même erreur, contraire à toute la Tradition Chrétienne » comme elle se trouve dans Amoris Laetitia. Comme l'a soutenu le Professeur Pierantoni, ce document papal n'a pas publié de nouvelle Doctrine contraignante. Cependant, cela ne signifie pas qu'il ne présente pas de danger pour les fidèles. Il dit ce qui suit :

« Ce que nous voudrions ajouter, cependant, c'est que, bien que le véritable Magistère de l'Église ne puisse jamais être modifié par ce qu’un Pape pense et dit personnellement, parce que le Magistère repose sur la promesse et la protection de Jésus-Christ, toutefois une opinion personnelle erronée du Pape peut avoir des effets dévastateurs, principalement parce que beaucoup de gens, à tous les niveaux, tendent inévitablement à faire une confusion entre le « Magistère » et « ce que le Pape dit ». [ mon soulignement ]

L'un de ces effets dévastateurs est le licenciement du Professeur Seifert, comme l'a souligné le Professeur Pierantoni : « L'Archevêque de Grenade persécute officiellement un penseur Catholique très orthodoxe justement en supposant que « ce que dit le Pape » dans Amoris Laetitia [chapitre] VIII est un acte du Magistère ». Il l'appelle une « persécution officielle basée sur un document papal ». Alors que Perantoni réprimande l'Archevêque Martínez pour son « châtiment injuste » du Professeur Seifert, il dit aussi que « nous devons dans un sens être reconnaissant envers lui ». Pierantoni ajoute les paroles tranchantes suivantes :

« En punissant officiellement un penseur Catholique pour le seul crime d'être orthodoxe, il confirme involontairement et lance un soulagement clair concernant le schisme pratique que nous souffrons dans l'Église Catholique en raison de graves erreurs qui ont réussi à s'infiltrer dans un document pontifical ». [ mon soulignement ]

C'est maintenant la situation, affirme l'auteur, où « un penseur qui est un défenseur fidèle de l'orthodoxie à Vaduz [Liechtenstein], peut être puni à Grenade comme une menace pour la communion ecclésiastique et en tant qu’un ennemi du Pape ». Cette situation « bien entendu ne pourrait pas se produire sans que le Pape ne contribue activement à la confusion entre le Magistère et ses opinions privées ».

Après ces paroles claires et fortes — et aussi après avoir invité nos lecteurs à savourer l'essai de Pierantoni dans son ensemble — permettez-nous de terminer cet article avec ses propres paroles finales :

« À la lumière de cela, il est d'autant plus nécessaire et urgent qu'une sorte de correction « formelle », ou peut-être mieux, « filiale » adressée au Pape, apparaisse enfin. Et que Dieu accorde au Saint-Père un cœur ouvert pour l'entendre ».

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