mardi 6 février 2018

L’approbation des bénédictions pour les couples homosexuels
est équivalente à la fondation d'une nouvelle église




Rédigé par : Mathias Von Gersdorff

SOURCE : One Peter Five
Le 5 février 2018


Le Cardinal Reinhard Marx, Archevêque de Munich-Freising, Président de la Conférence Épiscopale Allemande et de la Commission des Évêques de la Communauté Européenne (ComECE), était bien conscient qu'avec son « oui » à la bénédiction des couples homosexuels, il avait franchi une ligne rouge.

Contrairement à la proposition de Mgr Franz-Josef Bode au début de l'année, selon Marx, il ne devrait pas y avoir de réglementation générale. Au contraire, les bénédictions pour les couples homosexuels devraient être évaluées dans les paroisses elles-mêmes si de telles bénédictions « dans des cas individuels » peuvent être possibles.

Mais cette limitation est simplement de la poudre aux yeux. Le Cardinal Marx ouvre la voie à n'importe quel prêtre Progressiste à faire de telles bénédictions sans devoir se justifier théologiquement avec un document et s'exposer à la critique. Que des arrangements différents soient faits d'une paroisse à l'autre ne change rien au fait que le Cardinal Marx considère que l'homosexualité est inoffensive, du moins sous certaines conditions.

Avec cette étape, le Cardinal Marx a l'intention de fonder une nouvelle église. Pour les raisons suivantes :

  1. La morale sexuelle Catholique déclare clairement que l'acte sexuel n'est moralement licite que dans le cadre d'un mariage valablement contracté entre un homme et une femme. Un Catholique est tenu d'accepter ce principe même s'il ne s'y conforme pas. Avec la légalisation de facto de l'homosexualité pratiquée par le Cardinal Marx, ce principe est annulé, en général et pas seulement en ce qui concerne l'homosexualité. La morale sexuelle Catholique obligatoire est ( en grande partie ) abolie par le Cardinal Marx. Par conséquent, une Église qui suit les instructions du Cardinal Marx ne serait plus une Église Catholique mais une nouvelle église.

  2. Que les bénédictions pour les couples homosexuels aient lieu ou non, elles devraient être faites au niveau local, c'est-à-dire dans les paroisses. Mais parce que l'acceptation de ces bénédictions implique une théologie morale complètement nouvelle, différentes paroisses auraient différentes théologies morales. L'enseignement moral est dérivé de la Foi. L'acceptation par Marx des bénédictions homosexuelles conduit à une condition où différentes paroisses « Catholiques » suivraient une Foi différente et une morale différente, ce qui n'est pas possible du point de vue Catholique. L'unité de l'Église serait évidemment détruite au niveau de la paroisse.

  3. Si l'on va au niveau de l'Église universelle, il devient encore plus évident que la proposition de Marx est anti-Catholique. Croit-il que d'autres Évêques ou Conférences Épiscopales suivront sa suggestion ? Probablement pas. En adoptant une nouvelle morale, une nouvelle foi et de nouveaux rites pour les bénédictions, ( au moins une partie de ) l'Église Catholique en Allemagne serait séparée de la communauté mondiale ecclésiale.

  4. Le Cardinal Marx nous doit encore une explication sur la manière dont il veut rendre son projet attrayant pour les Catholiques soi-disant « de langue maternelle ». Ce sont les Catholiques issus de l'immigration, c'est-à-dire les Polonais, les Croates, les Portugais, etc. qui vivent en Allemagne. Ils sont non seulement plus conservateurs que la moyenne des Catholiques d'origine Allemande mais, en de nombreux endroits, spécialement dans les grandes villes, ils constituent déjà la majorité des fidèles.

On peut difficilement imaginer que le Cardinal Marx n'ait pas pensé aux points mentionnés ci-dessus en termes moraux-théologiques et ecclésiologiques.

Très probablement, ces objections ne le dérangent pas parce qu'il cherche déjà à former une nouvelle sorte d'église. Cela a été précisé dans une interview début 2015 avec la revue Américaine des Jésuites, America.

Dans cette interview, le Cardinal Marx fait preuve de compréhension pour les partenariats homosexuels, pour les « mariages extravagants », pour les divorcés/remariés et pour les demandes de changement de la Doctrine des Sacrements. Déjà, à cette époque, il était évident que le Cardinal Marx cherchait à réformer en profondeur l'enseignement de l'Église sur la morale sexuelle.

Dans son interview avec America, le Cardinal Marx va même beaucoup plus loin.

Il préconise également une décentralisation des pouvoirs de la Curie romaine. Les laïcs doivent assumer des ministères importants, voire des présidences de conseils, de congrégations ( c.-à-d. les ministères du Vatican ) et d'autres unités administratives. Les femmes devraient être favorisées dans le cadre de ces réformes structurelles. Il faut enfin reconnaître que l'un des « signes des temps » est « l'émancipation des femmes ». L'Église doit maintenant accomplir cela. ( Le terme « émancipation des femmes » vient de l'arsenal conceptuel de la politique sociale de gauche et est basé sur l'idéologie de la lutte des classes ).

Ces déclarations montrent clairement que l'Église n'est pas perçue par la réforme libérale Catholique principalement comme le gardien de la vérité mais comme un lieu de rencontre où tous les gens, peu importe ce à quoi ils croient, se rassemblent. Cela ne peut fonctionner que si l'Église s'adapte à l'esprit du temps et possède des frontières aussi ouvertes que possible. Les frontières entre Catholiques et non-Catholiques sont floues autant que possible ( mais pas au point que cela pourrait mettre en péril les recettes fiscales de l'Église ). Pour y parvenir, un affaiblissement du ministère sacerdotal et épiscopal est nécessaire.

Dans une telle Église, la vérité ou la fidélité aux Évangiles ne peuvent pas être au centre de l'attention. Ce n'est pas explicitement indiqué dans l'interview, mais c'est la conséquence inévitable. Pour que la vérité soit armée contre des attaques constantes, elle doit être construite hiérarchiquement sur la base du Sacrement de l'Ordre.

Si ce processus de déformation de l'Église se poursuit assez longtemps, un réseau informel de diocèses et de paroisses émergerait sans limites territoriales définies, sans enseignements définis et sans foi définie. Des corps pseudo-démocratiques et des figures charismatiques dicteraient un mode de vie qui remplacerait les enseignements moraux et qui ne serait plus lié à des vérités religieuses fixes. L'Église ne serait alors pas très différente de la société post-structuraliste utopique des révolutionnaires des années soixante-huit.

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