mercredi 7 mars 2018

DEVENIR COMME DES DIEUX

Le meurtre de Desdémone par Othello,
l'avortement et la Communion dans la main





Écrit par Hilary White
ex-correspondante à Rome
Le 4 mars 2018
SOURCE : The Remnant



« Divinité de l'enfer ! Quand les démons veulent instiller les péchés les plus noirs, ils suggèrent d'abord des spectacles célestes ».

Iago, Othello, Desdémone et le Père des mensonges

La littérature anglaise fournit de nombreuses études sur le mal humain, mais peut-être le plus émouvant et le plus effrayant de tous est Iago, le méchant de Shakespeare dans la Tragédie d'Othello. Iago nous fournit un examen de l'affirmation de Saint Thomas d'Aquin selon laquelle le mensonge remodèle une personne à l'image même du diable. Iago est considéré par les historiens littéraires comme probablement le personnage le plus purement maléfique de la littérature Anglaise dont les manipulations calculées et impitoyables entraînent la ruine et la mort pour tous ceux qui l'entourent. Et il accomplit tout cela par des mensonges et la présentation d'une fausse façade de vertu, un « spectacle céleste ».

Iago est le sous-officier d'Othello, un commandant de l'armée Vénitienne dans les guerres de la République contre les Turcs. Il utilise la bonté et l'innocence de la femme bien-aimée d'Othello, Desdémone, pour la détruire avec son commandant. Iago s'est bâti une réputation d'honnêteté et de loyauté constante envers Othello tout au long de son service en combattant les Turcs à Rhodes et à Chypre. Dans la pièce, il use de cette confiance et de cette bonne réputation pour s'introduire dans le cercle intime du commandant, pour déplacer son supérieur immédiat, Cassio, le faire tuer, et finalement utiliser un subterfuge pour créer le soupçon fatal entre Othello et Desdémone.

Et pourquoi ? La question des motifs d'Iago n'est pas claire, probablement délibérée par Shakespeare. Certes, la jalousie professionnelle est parmi eux. Iago narcissique ne peut supporter le fait que Cassio le lieutenant est supérieur en grade. Et il sent sans doute vivement l'humiliation d'être un Européen servant sous le commandement du Maure Othello.

Dans une interview vidéo, l'acteur écossais Ewan McGregor suggère que le mal d'Iago est une corruption de son amour pour Othello, la camaraderie indéfectible entre les militaires. McGregor dit, cependant, que Shakespeare a fini l'histoire d'Iago de façon ambiguë « parce qu'il ne peut y avoir aucune explication rationnelle sur la raison pour laquelle quelqu'un ferait ces choses ». Cela est vrai en autant que possible, et les théologiens moraux seraient d'accord qu'à un moment donné nous sommes confrontés simplement avec le mysterium iniquitatis, [ le mystère de l’iniquité ] l'inexplicabilité cosmique du mal humain.

Mais d'une autre manière, nous ne sommes pas laissés à nous le demander. Le refrain constant d'Iago dans ses monologues est clair : « Je hais le Maure ». Son motif pour son mal est la haine et sa méthode est le mensonge. Iago est peut-être la plus grande leçon morale que notre littérature a en dehors du Nouveau Testament de ce que le mal humain peut faire et que le cœur du mal est la tromperie.

A l'époque de Shakespeare, les pièces de moralité religieuse étaient toujours populaires et, dans ces pièces, le diable se juxtapose à la nature de Dieu. De toutes les critiques sur la pièce, un point intéressant est amené dans les notes de Coles pour la pièce, qui dit qu'Iago s'identifie clairement comme un diable.

« Iago dit : « Je ne suis pas ce que je suis », ce qui peut être interprété comme « Je ne suis pas ce que je semble » ». Mais cela rappelle aussi une citation de la Bible que Shakespeare aurait connue : dans l'Exode, Dieu donne ses lois à Moïse sur le Mont Sinaï, et Moïse demande à Dieu son nom. Dieu répond : « Je Suis ce que Je Suis ». Si « Je Suis ce que Je Suis » représente Dieu, alors l'auto-description d'Iago : « Je ne suis pas ce que je suis » est le contraire direct. Iago est le contraire de Dieu, c'est-à-dire qu'il est le diable. Iago dans cette pièce, a les qualités du diable dans les pièces de moralité Médiévale et de la Renaissance ».

À la fin de la pièce, son travail terminé et toutes ses victimes mortes ou pour toujours ruinées, Iago est silencieux. Ses œuvres, cependant, ses mensonges, en disent long.

Le plus grand Mensonge de tous : Vous serez comme des dieux.

« Le serpent répliqua : « Pas du tout, vous ne mourrez pas. Mais Dieu le sait bien : dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu'elles sont, vous serez comme lui, capables de savoir ce qui est bon ou mauvais ».

De 1999 à 2014, j'ai travaillé, d'abord en tant que chercheure et ensuite en tant que journaliste, pour une organisation dont le seul but est de corriger un mensonge génocidaire qui domine le monde. L'idéologie de l'avortement, l'un des plus Grands Mensonges de notre civilisation, est fondée sur un ensemble particulier de mensonges plus fondamentaux sur la nature humaine qui a pris le dessus au XVIII e siècle. Il y a une raison pour laquelle la question de l'avortement est si controversée dans notre société puisque l'acceptation de celle-ci nécessite nécessairement l'acceptation d'une vision globale complète — spécifiquement celle de l'utilitarisme [1] — significativement opposée aux fondements pérennes de notre culture.

Puisque nos élites l'ont acceptée comme la forme directrice de toutes nos structures sociales, nous avons développé une civilisation qui s'imagine qu'elle peut s'épanouir tout en niant que la vie humaine possède quelque signification transcendante que ce soit. Nous avons adopté comme idée de base de travail l'affirmation utilitariste/matérialiste selon laquelle les êtres humains sont des choses qui ont surgi de l'éther sans raison et n'ont pas plus de valeur morale intrinsèque que tout autre objet. Cette civilisation, d'horizon en horizon, se déchire maintenant.

Il y a un facteur psychologique important impliqué dans l'acceptation de cette idéologie anti-vie. Les êtres humains ne sont pas construits pour supporter une contradiction logique qui est au cœur de leurs sociétés, pas plus qu'ils ne peuvent le faire dans leur propre vie. La tentative d'accepter deux idées opposées produira une sorte de douleur que les psychologues appellent la « dissonance cognitive », un sentiment d'agitation qui deviendra insupportable avec le temps si la contradiction originelle n'est pas résolue. [2] Cette idéologie, fondée sur des contradictions logiques, génère maintenant une sorte de dissonance cognitive civilisationnelle. Cela exige que nous considérions que la nature d'un être humain, voire de la réalité elle-même, est sous notre contrôle personnel ; elle propose que nous soyons comme des dieux, les auteurs de notre propre nature avec le pouvoir de la vie et de la mort, et nous savons que nous ne le sommes pas.

Bien sûr, parce qu'il s'agit de quelque chose d'aussi fondamental que le contrôle de la réalité elle-même, cette notion ne peut pas se limiter à décider de la personnalité de nos enfants. Au cours des dernières années, nous avons vu cette idéologie se développer comme une bulle. Cela s'applique nécessairement maintenant à ceux qui sont à l'autre bout de la vie et nous avons vu fleurir l'idée que nous pouvons mettre fin à nos vies ( et à celle des autres ) quand nous le souhaitons. Les lois sur l'euthanasie et le « suicide assisté » ont fait irruption sur la scène juridique mondiale au début des années 2000. Plus récemment, ça nous donne maintenant l'idée que nous pouvons, à notre gré, décider si nous sommes un homme ou une femme, ou un autre « genre » encore indéterminé.

C'est le mensonge fondamental derrière l'idéologie des avortements qui a tellement attiré l'imagination du monde ; à savoir que nous arrivions à décider de ces questions ontologiques. C'est la tentation primordiale ; cela ne serait-il pas agréable d'être comme des dieux ? Ses partisans aiment affirmer que l'avortement concerne la « liberté » pour les femmes qui autrement seraient « accablées » par la maternité [3]. En mettant de côté cette rhétorique, un observateur raisonnable pourrait présumer sans risque qu'il s'agit d'obtenir une licence sexuelle illimitée. Mais une connaissance plus approfondie de l'apologétique de l'avortement révélera que sous cet appel superficiel aux plaisirs sensoriels, il s'agit surtout du pouvoir, en particulier du pouvoir de la propriété.

Parce que l'idéologie doit commencer par disposer du concept de la personne souveraine — une idée fondée sur la transcendance de l'homme au-dessus du reste de la création — elle propose que la vie humaine, celle de nos enfants et la nôtre, soit revendiquée comme notre propriété propre, sur laquelle nous avons un pouvoir singulier, semblable à un dieu. L'avortement réduit non seulement la valeur d'un enfant à celle d’une propriété personnelle — l'idéologie considère un enfant comme une sorte de produit de consommation de luxe, un jouet coûteux pour les riches — sa « marchandisation » des êtres humains réduit nécessairement l'adulte aussi à cette condition. [4].

En bioéthique, les partisans de l'idéologie ont créé un système complexe de justification, appelé « Principlisme », proposant que la valeur de la vie humaine puisse être mesurée précisément selon les trois principes « de justice, de bienfaisance et d'autonomie ». La plus grande est l'autonomie, sans laquelle l'utilitariste ne voit aucune valeur dans l'être humain. L'autonomie peut être comprise tout simplement comme le pouvoir d'agir. Une mère a une personnalité parce qu'elle a de l'autonomie. Un enfant à naître n'a pas rien de cela [5].

Nous voulons l'avortement non seulement pour que nous puissions abandonner nos enfants à volonté, mais aussi pour affirmer notre propre propriété de nous-mêmes — une fois que vous avez votre pleine autonomie utilitaire, aucun Dieu ne peut vous dire quoi faire ; les contraintes morales ne sont plus une préoccupation. Derrière l'avortement, il y a la prétention que les êtres humains ne sont que des choses, tous les êtres humains, parce que dans l'univers utilitaire, les choses sont tout ce qui existe. Et la principale différence entre une personne et une chose est que vous ne pouvez pas utiliser une personne alors que vous pouvez faire ce que vous voulez avec une chose. Nous avons besoin de cette idéologie pour pouvoir contrôler et façonner la vie selon nos préférences personnelles, et finalement la rejeter à volonté quand elle ne remplit plus ces préférences [6].

Dans l'atmosphère empoisonnée du matérialisme utilitaire, duquel le mouvement de l'avortement a fleuri, le concept d'une personne souveraine et inviolable ne peut survivre. Dans l'univers utilitaire, il ne peut y avoir aucune personne, seulement des choses, dont certaines ont la volonté et le pouvoir d'agir sur les autres choses. Dans un tel univers, le concept de « dignité humaine inhérente » et les droits civils qui en découlent se dissolvent simplement.

En somme, l'utilitarisme est en train de créer sous nos yeux une dystopie Hobbésienne dans laquelle la puissance faire la justice, et si la vie survit, étant en désaccord avec tous les autres, est nécessairement pour plusieurs, méchant, brutal et court. Et ce Grand Mensonge — accepté et développé depuis 250 ans — a abouti à environ 2 milliards de morts par avortement dans le monde [7] depuis 1971, avec 40-50 millions [8] chaque année, soit environ 125 000 par jour . C’est une vie courte en effet pour un très grand nombre de personnes, avec une fin très méchante et brutale.

La prochaine fois que quelqu'un demande pourquoi nous ne pouvons pas trouver un « terrain d'entente » avec les défenseurs de l'avortement, dites-lui : « Parce que l'acceptation de l'avortement exige que nous acceptions un mensonge anti-humain qui détruira toute notre civilisation ».

Comment le mensonge nous change : « Le mensonge compare quelqu’un au diable parce qu’un menteur est comme le fils du diable.

« Ne laissez personne douter que c'est un mensonge que de dire une fausseté afin de tromper. D’où une fausse déclaration prononcée avec l’intention de tromper est un mensonge manifeste »Saint Augustin [9].

Presque toutes les idées actuelles de notre civilisation sont des mensonges. Nous pensons qu'un enfant à naître est un « amas de cellules » sans valeur morale ; qu'une mère peut tuer cet enfant si elle le veut sans conséquence ; que les conjoints peuvent être divorcés ; qu'il n'y a pas de hiérarchie naturelle d'autorité dans le mariage ; qu'une famille peut comprendre deux hommes et un bébé adopté ; que notre nature d'homme ou de femme peut être déterminée par notre volonté ; que l'autorité des États découle d'un mandat du peuple ; qu'un État peut poursuivre le bien sans référence au Christ comme Roi ; que toute personne a le droit de construire son propre code de moralité ; que cette vie est pour l'accumulation de la richesse ou la poursuite du plaisir ; que nous avons raison de ne poursuivre que nos propres objectifs, déterminés par nos propres lumières ; que ce travail et cet accomplissement ( ou cette renommée ) accorde toute notre valeur ; que les « Droits de l'Homme » sont synonymes de nos préférences personnelles ... que nous sommes, en résumé, « comme des dieux ». Notre civilisation, depuis les années 1960, s'est lancée dans un projet de création d'un univers entièrement nouveau avec une variance radicale par rapport à la réalité actuelle ordonnée par le Vrai Dieu.

Le fait est que presque toutes les personnes dans le monde Occidental vivent maintenant dans une sorte de Matrice de mensonges et de non-réalités. Nous entendons souvent la même histoire de gens qui se convertissent au Catholicisme Traditionnel, qu'ils ont l'impression d'avoir quitté un étrange monde d'Alice au Pays des Merveilles où rien n'a de sens. Compte tenu de cette condition inversée, anti-Réelle ainsi que la dissonance cognitive massive et civilisationnelle — l’anxiété, la dépression et le désespoir sans espoir — que ça doit créer, comment pouvons-nous être surpris par les bouleversements violents que nous voyons maintenant commencer dans le monde Occidental ? Pour comprendre ce que ces Grands Mensonges nous font, nous pouvons nous tourner vers les grands maîtres de la théologie.

Pour Augustin et Thomas d'Aquin, un mensonge en tant qu'acte humain doit inclure l'intention de tromper. Thomas distingue entre un mensonge « matériel » — l'information transmise est en désaccord avec la vérité, et un mensonge « formel », dans lequel l'intention de l'orateur est de dire un mensonge afin de tromper l'auditeur. « Si ces trois choses concourent, à savoir, la fausseté de ce qui est dit, la volonté dire une fausseté, et enfin l’intention de tromper, alors il y a matériellement mensonge ».

Une erreur que beaucoup font à propos du mensonge est de le comprendre seulement en termes de moralité. Mais Thomas fait remarquer que c'est d'abord une question de métaphysique. Le mensonge est un acte en désaccord dans son essence avec la nature de la réalité.

Maintenant un mensonge est mal en ce qui concerne son genre [10], puisqu'il s'agit d'une action portant sur une matière injustifiée. Car comme les mots sont naturellement signes d’actes intellectuels, il est anormal et injustifié pour quiconque de signifier par des mots quelque chose qui n'est pas dans son esprit . D'où le Philosophe [1] [11] dit (Ethique, iv, 7) que « mentir est en soi mal et à être évité tandis que la véracité est bien et digne de louange ». Par conséquent, chaque mensonge est un péché, comme le déclare aussi Augustin (Contra Mend. i).

Plus tard, il dit : « Un mensonge est coupable non seulement parce qu'il blesse le prochain, mais aussi à cause de son caractère démesuré », c'est-à-dire parce qu'il est par nature contraire à une attaque contre la réalité créée par Dieu. En mentant, nous essayons, par un exercice de la volonté, de renverser la réalité elle-même et de la refaire pour la conformer selon nos préférences.

Thomas continue en disant que le mensonge habituel vous change en un être différent, qui est par nature un adversaire de la Vérité : « Le mensonge assimile quelqu’un au diable, parce qu'un menteur est comme le fils du diable ». Pensez pour un moment à la réalité spirituelle de l'homme ; nous sommes faits à l'image — à la ressemblance — de Dieu. Si mentir « ressemble au diable », dit Thomas, c'est une action qui change notre nature même en tant qu'êtres humains.

Maintenant, nous savons que le discours d'un homme trahit de quelle région et de quel pays il vient. D’où : « Même ta parole te découvre ». Même ainsi, certains hommes sont du genre du diable, et sont appelés fils du diable parce qu'ils sont des menteurs, puisque le diable est « un menteur et le Père du mensonge ». Ainsi, quand le diable a dit : « Non, vous ne mourrez pas », il a menti. Mais, au contraire, d’autres sont les enfants de Dieu, qui est la Vérité, et ce sont ceux qui disent la vérité ».

Nous avons l'habitude de considérer le physique comme la seule chose qui compte comme réelle. Mais puisque Dieu considère la nature spirituelle comme primordiale et que son opinion est la seule importante, nous devrions prendre à cœur l'avertissement de Thomas. Vous changez votre réalité spirituelle fondamentale en prenant le mensonge comme un mode d'être.

J'ai souvent écrit sur le concept du « Réel », et ça disait ceci. « Seul le Réel compte » signifie la même chose que « La vérité l'emporte ». L'idée que nous pouvons vivre un mensonge ou vivre avec le mensonge est fondamentalement anti-Réel ; et en tant que tel, ça place une personne en opposition fondamentale avec l'Auteur de la réalité, le Réel ultime Lui-Même, et avec la propre nature de l'homme comme un « imago dei » [ image de Dieu ]. En bref, cela vous rend diabolique au lieu d’être semblable à Dieu.

Ce n'est qu'après cette mise en garde contre le fait de jouer avec l'ontologie que Thomas se tourne vers le problème externe du mensonge : à savoir qu'il détruit la civilisation parce qu'elle fait dérailler les liens de fraternité entre les hommes.

« La deuxième raison est que le mensonge induit la ruine de la société. Les hommes vivent ensemble dans la société, et cela devient vite impossible s'ils ne se disent pas la vérité entre eux. « C'est pourquoi, ayant répudié le mensonge, dites la vérité, chacun avec son prochain ; car nous sommes membres l'un de l'autre ».

La Nouvelle Messe un produit de tromperie et de manipulation

Il ne fait aucun doute que le dénigrement — tout à fait délibéré — de l'unité et de la confiance doctrinales Catholiques a joué un rôle énorme dans la descente de la civilisation Occidentale dans son chaos actuel. L'histoire de l'infiltration des Modernistes dans les structures de l'Église au début du XX e siècle, la manipulation de Vatican II et les convulsions que l'Église a subies depuis, sont inextricablement liées aux grands mouvements des philosophies maléfiques qui ont émergé du 18 e siècle à la fin du 19 e siècle.

Pour les Catholiques, c'est la seconde moitié du XXe siècle qui a marqué l'effondrement effroyablement rapide de toutes les institutions de l'Église, la perte quasi universelle de la Foi et de l'enseignement sur tout, du dogme de la Trinité à l'abstention de la viande le vendredi. Un effondrement qui ne trouve peut-être sa forme finale au moment où j'écris, avec l'imposition d'un concept entièrement nouveau de Doctrine morale, dans lequel la profanation systématique de l'Eucharistie est sur le point de devenir une norme obligatoire dans la Chrétienté — un signe apocalyptique. L'avènement du Pape François et d’Amoris Laetitia — avec l'approbation papale des interprétations les plus libérales de cette Exhortation — devient cependant beaucoup plus compréhensible lorsqu'on le voit dans le contexte de tout ce qui s'est passé dans l'Église depuis 1965.

L'histoire de la destruction des rites liturgiques Catholiques Traditionnels est longue et complexe. Le livre autoproclamé de l'odieux Archevêque Annibale Bugnini compte plus d'un millier de pages. Michael Davies a eu besoin de trois volumes [12]. Ce qui ressort de cette étrange histoire, c'est la prédominance du mensonge du petit groupe de militants Progressistes qui l'ont provoqué ; des campagnes délibérées de désinformation, de tromperie et de jeux bureaucratiques.

Compte tenu de ce que nous entendons par mensonge, il ne devrait pas être surprenant que cela ait donné naissance à un grand mal, la destruction de la liturgie millénaire de l'Église Catholique et son remplacement par une « fabrication banale » [13], une nouvelle invention Protestante. — et une foule de pratiques liturgiques auxiliaires — conçues pour servir de seringue pour injecter l'idéologie mortelle et anti-Catholique dans tous les organes du Catholicisme.

Peut-être le cas le plus célèbre vient-il du théologien liturgique, le Père Louis Bouyer, qui dans ses mémoires [2] [14] raconte l'histoire de la fin de son bref mandat au Concilium, ce comité convoqué par le Pape pour mettre en œuvre le document du Vatican sur la liturgie. Il a rencontré Paul VI pour démissionner de son poste, décision qui, compte tenu du statut de Bouyer, porterait un coup à l'apparence de légitimité du Concilium. Interrogé par le Pape VI sur la raison de son départ, Bouyer a déclaré qu'il ne pouvait pas, en conscience, approuver les changements demandés par le Pape, car ils seraient inévitablement catastrophiques pour la vie de l'Église.

Apparemment consterné, le Pape Paul VI a répondu qu'il ne savait rien des détails de ce que le Concilium faisait. Il a dit qu'il n'approuvait que les mandats qui lui avaient été confiés par Bugnini, qui lui avait dit qu'ils provenaient de ce comité d'experts. Mais Bouyer a répondu que les membres du Concilium avaient été informés par Bugnini que chacune des propositions venait directement comme un ordre du Pape. À leurs nombreuses objections, Bugnini ne proposa que des haussements d'épaules apologétiques ; que pouvait-il faire ? C'était les ordres du Pape.

Une méthodologie des mensonges : la « réforme » liturgique qui efface la croyance Catholique

Parmi les pratiques liturgiques auxiliaires forcées dans l'Église avec la Nouvelle Messe, il y avait la pratique de la réception de la Sainte Communion dans la main, tout en faisant la queue, qui est une sorte de parabole de la destruction post-conciliaire. Dans une petite brochure [15], Michael Davies nous a ouvert une fenêtre sur la manière dont cette pratique a été conçue et provoquée par un petit groupe d'idéologues déterminés à travers le même jeu de mensonges.

Alors que les sources primaires disponibles nous disent que, dans les débuts de l'Église, les communiants recevaient la Communion dans leurs mains, la pratique a été abandonnée, et plus tard condamnée avec force [16], alors que la compréhension de la nature de la Sainte Eucharistie grandissait. Au XIIIe siècle, Thomas d'Aquin avait clairement enseigné que seul le prêtre, dont les mains sont consacrées à cet effet, peut toucher les Espèces Sacrées. Cela a été confirmé aussi récemment que le Pontificat du Pape Jean-Paul II qui a dit que toucher l'Eucharistie était un « privilège des Ordonnés ».

C'est avec l'avènement des hérésies Protestantes du XVIe siècle et l'imposition agressive de leurs règles sur le peuple, que la pratique de la réception dans la main a été relancée, et spécifiquement dans le but de supprimer chez les gens les dernières traces de la piété Eucharistique Catholique. « Ainsi, dès le temps de la Réforme, la remise du Sacrement dans la main au communiant acquit une nouvelle signification ... [le] rejet de la Foi Catholique... » Par conséquent, depuis lors, la pratique par les Catholiques de la réception sur la langue pendant qu’ils s'agenouillent est destiné à témoigner « de leur croyance dans le Sacerdoce et la Présence Réelle » à travers leur utilisation consciente de ces gestes d'adoration rejetés par le Protestantisme, écrit Davies.

Étant donné cette histoire, comment la pratique Protestante est-elle devenue si universelle dans l'Église depuis Vatican II ? En mentant. Par une campagne délibérée d’une « mémoire-trouée » du passé, par la désinformation.

En 1965, un groupe de prêtres aux Pays-Bas défiaient déjà les règles liturgiques Catholiques et singeaient la pratique Protestante, au nom de « l'œcuménisme », avec l'approbation tacite de leurs Évêques. Cette pratique s'est répandue à travers le réseau des prêtres « Progressistes » en Allemagne, en Belgique et en France, et les Évêques ne s'y sont pas opposés de manière significative, estimant peut-être que les mesures disciplinaires du Concile n'étaient plus nécessaires.

En 1969, après avoir entendu les plaintes des fidèles pendant plusieurs années, le Pape Paul VI a interrogé les Évêques du monde sur la pratique qui avaient massivement rejeté une éventuelle acceptation. En mai, le Pape a publié l'Instruction, Memoriale Domini, à travers la Sacrée Congrégation du Culte Divin. Il a averti que la nouvelle pratique pourrait conduire à « une diminution de révérence envers le Noble Sacrement de l'autel, sa profanation ou l'adultération de la juste Doctrine » . Le document « exhortait » les Évêques à « observer avec zèle » la loi actuelle.

Mais comme de nombreuses déclarations et réitérations de l'enseignement Catholique du Vatican depuis 1965, ça contenait une faille fatale. Il a permis la latitude dans les zones où l'abus de réception dans la main « s'était déjà développée dans n'importe quel endroit ». Il a déclaré que la pratique pourrait être légalisée par un vote des deux tiers d'une Conférence Nationale des Évêques si cela était nécessaire au niveau pastoral. Naturellement, c'était tout ce qu’il fallait et qu‘exigeaient les Progressistes [17]. Compte tenu de ce feu vert, ces révolutionnaires se sont immédiatement mis à faire en sorte que la pratique soit « fermement établie » partout. Comme le souligne Davies, ces prêtres « libéraux » avaient établi « que s'ils enfreignaient la loi, le Saint-Siège modifierait la loi pour se conformer à leur désobéissance », un principe qui devait bien les servir dans la destruction de la piété liturgique Catholique Traditionnelle et l'imposition d'une sensibilité liturgique entièrement nouvelle sur les fidèles [18].

Finalement, les mêmes Évêques qui avaient voté contre son autorisation, ont commencé à être de connivence activement dans les mensonges pour le promouvoir. Comme le dit Davies, « pour dissimuler leur propre faiblesse, ils ont promu l'abus comme une meilleure façon de recevoir la Sainte Communion ». Parmi les mensonges, il y en avait un en Grande-Bretagne où les Évêques approuvaient un pamphlet de la Catholic Truth Society affirmant que la nouvelle pratique était conforme à celle des Églises Orthodoxes Orientales. Une autre publication du Catholic Information Office of England affirmait que la pratique était introduite après une consultation « généralisée » des prêtres et des laïcs. Comme Davies l'écrit : « Peu de membres du clergé savaient que les Évêques avaient voté sur la question jusqu'à ce que l'innovation leur soit imposée comme un fait accompli ».

Aux États-Unis, un livre intitulé « Prédication et Enseignement sur l'Eucharistie » a été publié avec l'approbation des Évêques Américains. Il était dit : « Vers l'époque du Concile Vatican II, certains Catholiques, suivant les principes liturgiques approuvés par les Évêques, ont cherché à rétablir l'ancienne pratique de la Communion [ sic ] dans la main comme une option ». Le livre impliquait que le changement était venu avec l'approbation du Pape qui avait permis aux Évêques de voter localement, même si l'ancienne pratique « serait conservée » universellement. Les Catholiques ont été flattés par la brochure des Évêques des États-Unis : « Le Corps du Christ », que disait la nouvelle pratique « apparaissait à beaucoup de gens un geste plus mature et adulte ».

Le livre a attaqué la liturgie Catholique Traditionnelle avec un paragraphe que Davies écrit : « Ça se lit comme une liste de plaintes faites par un réformateur Protestant du 16ème siècle ». C'est une propagande classique, jouant sur les émotions et l'égoïsme des Catholiques mal informés :

Aux VIIIe et IXe siècles, les laïcs étaient presque complètement exclus de la célébration. Ils n’apportaient plus leurs offrandes à l'autel pendant la Messe, mais étaient tenus de le faire à l'avance ; le chant était fait par la schola [ le chœur ] seulement ; les intercessions générales ont disparu ; les fidèles ne pouvaient plus voir ce qui se passait à l'autel parce que le prêtre était devant l'autel, parfois complètement entouré et complètement caché par des iconostases [ font size=2> Cloisons élevées, couvertes d'icônes, qui séparent la nef du sanctuaire chez les Chrétiens Orientaux. ]; le canon était dit tranquillement et tout se passait dans le silence ou dans un langage moins compris du peuple.

De nos jours, l'abus est devenu la norme effective, de sorte qu'une personne qui tente de recevoir de la manière Traditionnelle, sur la langue à genoux et auprès du prêtre, risque d'être au moins refusée de la Communion et au pire — comme nous l'avons vu dans un vidéo d'une Messe en Californie en 2008 avec l'Évêque Tod Brown d'Orange — être publiquement réprimandée et même malmenée par le Célébrant.

Un incident plus ancien mais encore plus choquant au Canada ne devrait pas être oublié. En 1985, un groupe de paroissiens essayant de continuer la pratique qui est toujours, techniquement, la norme de l'Église, avait refusé de recevoir la Communion dans la main et s'était agenouillé à la place. Le prêtre a appelé la police et les a fait accuser de perturber un service religieux. L'affaire a été portée devant la Cour Suprême du Canada qui a accueilli un appel après qu'un tribunal local eut déclaré les appelants coupables d'une violation au Code criminel.

Ils ont été accusés de « perturber volontairement l'ordre ou la solennité d'un rassemblement de personnes rencontrées pour le culte religieux ».

Les appelants se sont opposés à un changement dans la liturgie, approuvé par l'Évêque, exigeant que la Communion soit reçue par les paroissiens debout plutôt que de s'agenouiller comme cela avait été le cas auparavant. À la suite de ce changement liturgique, il y a eu un différend entre les appelants et leur curé ainsi que d'autres membres de l’assemblée.

Une directive diocésaine, décrivant notamment la manière dont la Communion devait être administrée et reçue, était régulièrement lue aux services et deux fois pendant la Messe du jour en question. Cependant, les appelants ont tenté de recevoir la Communion à genoux. Le prêtre a dit à chacun de se lever s'il voulait la recevoir. Après quelques secondes, chacun se leva et, sans avoir reçu la Communion, retourna à leur siège d'une manière ordonnée.

Le juge du procès a déclaré les accusés coupables, jugeant que leurs actions entravaient la spiritualité de cette partie du service, retardaient brièvement les lignes de Communion et créaient un degré d'anxiété et de tension qui détournaient les prêtres et certains membres de l’assemblée. La Cour de comté et la Cour d'appel de la Nouvelle-Écosse ont confirmé la déclaration de culpabilité. [19] »

En raison de son antécédent dans la rébellion Protestante, Davies se réfère à cette petite révolution-dans-une-révolution par les Progressistes post-conciliaires comme « le symbole par excellence de l'anarchie liturgique, la bannière de ceux qui avaient défié l'autorité de Rome, et plus que mille ans de Tradition Catholique ininterrompue ».

Après le succès éclatant de la campagne de la Communion dans la main, des méthodes similaires, des mensonges, des distorsions, des demi-vérités et des flatteries furent employées — toujours avec l'affirmation que c'était le souhait du « Concile » — d'apporter tout le reste. Ainsi, aujourd'hui, nous avons la Messe face au peuple, des Ministres Extraordinaires de la Sainte Communion, la prédication laïque, des servantes d'autel ... et tout ce qu’il faut pour faire des messes Rock & Roll avec des marionnettes effrayantes géantes et des danses liturgiques.

Et quel a été le résultat de cette campagne de mensonges ? Comme l'a dit Saint Thomas, la destruction de la civilisation Catholique. Une lettre publiée en 1977 par le Cardinal Valerian Gracias de Bombay, en Inde, pourrait être clouée aux portes de Saint-Pierre aujourd'hui :

« L'Église est menacée par une véritable désintégration qui se déroule en son sein : d’une crise d'obéissance, d’une crise de Foi, d’une crise de Sainteté. Tout cela menace l'Église aujourd'hui, à une époque où la civilisation a besoin de sa présence pour trouver ses valeurs ».

Et en 1977, personne n'avait jamais entendu parler des scandales cléricaux d'abus sexuels ou du « gaying » [ homosexualité chez les clercs ] du clergé. Ils n'auraient jamais pu imaginer un Pape ordonnant effectivement aux prêtres de profaner la Sainte Eucharistie avec un « spectacle céleste », au nom de la « miséricorde ».

Ce qui est devenu clair, en regardant de près tout ce qui s'est passé à Rome depuis quatre ans et demi, c'est que nous sommes actuellement gouvernés par un régime de menteurs habituels et déterminés. Il est bon de considérer ce que Thomas et Augustin ont dit à propos des gens qui mentent sur des choses religieuses — c'est le genre le plus grave et le plus nuisible. C’est peut-être encore mieux de se souvenir de l'histoire de la meule jetée à la mer.


[1] L'utilitarisme est la théorie morale qu'une action ne peut être moralement juste que si elle produit au moins autant de bien ( « utilité », c'est-à-dire, caractère pratique ) pour toutes les personnes affectées par l'action par rapport à toute action alternative. John Stuart Mill l'a qualifié de « plus grand bien pour le plus grand nombre ». Depuis qu'il est devenu, à partir des années 1970, le principe éthique directeur de presque toutes les institutions médicales occidentales, il a remplacé le vieux modèle hippocratique : « Premièrement, ne faites pas de mal », qui a été abandonné à peu près au même moment où l'avortement a été accepté comme une méthode pour générer le plus grand bien pour le plus grand nombre. L'utilitarisme a été le moteur philosophique du mouvement eugénique du XXe siècle — d'autant plus qu'il a été appliqué par le gouvernement Allemand aux citoyens handicapés au début des années 1930 — c'est un fait que les utilitaristes hésitent à aborder. Réf . : le document « Qu'est-ce que la bioéthique ? » présenté par Dianne Irving, à la dixième conférence annuelle : Life and Learning X (sous presse) Faculté pour la vie de l'Université, Université de Georgetown, Washington, DC 3 juin 2000

[2] L'incapacité à reconnaître cette faille civilisationnelle fondamentale est au cœur de l'impuissance des psychologues face à une pandémie mondiale de troubles psychologiques liés à la dépression et à l'anxiété. Cela explique aussi l'explosion apparente du narcissisme chez les jeunes qui commence à inquiéter les éducateurs.

[3] Rarement mentionné, le potentiel coercitif de l'avortement après que les hommes ont découvert qu'il leur permettrait également un accès sexuel illimité aux femmes, tout en étant aussi déchargés de la paternité potentielle.

[4] Ce n'est certainement pas une coïncidence sans rapport avec le fait que le monde voit une explosion de la traite des êtres humains et de l'esclavage, en particulier l'esclavage sexuel, ainsi que l'utilisation de prisonniers et même de nouveau-nés.

[5] Pas plus qu’une personne atteinte de démence vivant une maison de soins, en passant.

[6] Dans le domaine de la vie spirituelle, parce qu'il s'agit de la revendication du pouvoir ultime — l'autonomie remplace la charité — l'idéologie de l’avortement s'oppose aux vertus religieuses de la Sainte obéissance et de l'humilité — que les Pères du Désert identifient comme la première exigence de sainteté. En tant que tel, c’est un retardateur naturel à la croissance spirituelle. Un Catholique qui « accepte l'avortement », même dans des circonstances « limitées » ou « exceptionnelles », est incapable de grandir dans la sainteté.

[7] Ce numéro de Human Life International ne tient compte que de l'avortement chirurgical, et n'inclut pas l'avortement dit « médical », obtenu grâce à des médicaments abortifs qui ont maintenant devancé les avortements chirurgicaux au Royaume-Uni. Alors que la Chine ne fournit pas de statistiques annuelles à la communauté internationale, un document officiel du gouvernement a récemment déclaré avoir « éliminé » plus de 400 millions de personnes par avortement depuis la mise en œuvre de la politique de l'enfant unique.

[8] Statistiques de l'Organisation Mondiale de la Santé.

[9] Je n'ai pas l'intention ici d'entrer dans les questions plus vastes et très vexatoires soulevées ces dernières années au sujet de la licéité du mensonge pour sauver une vie, ou, comme on le discute actuellement, pour mettre un terme à l'avortement. J'ajouterai pour examen d'une alternative possible seulement une courte citation de Thomas : « Maintenant, il n'est pas permis d'utiliser quelque chose d'excessif afin de prévenir une blessure ou des défauts d'un autre : car il n'est pas non plus licite de voler pour donner l'aumône, sauf peut-être dans un cas de nécessité quand tout est commun. Par conséquent, il n'est pas permis de mentir pour délivrer un autre de quelque danger que ce soit. Néanmoins, il est permis de cacher prudemment la vérité, en la retenant, comme le dit Augustin (Contra Mend., X).

[10] Ou, de sa nature.

[11] Aristote

[12] N'importe quel Catholique même éloigné de la situation actuelle dans l'Église Catholique ne pouvait faire mieux que de lire la trilogie magistrale de Davies : , « Cranmer’s Godly Order », « Pope John’s Council » and « Pope Paul’s New Mass » [ « L'Ordre Divin de Cranmer », « Le Concile du Pape Jean » et « La Nouvelle Messe du Pape Paul » ]. Davies fait un lien indéniable entre la révolution Protestante d'il y a 500 ans et les motivations des hommes qui nous ont donné le nouveau paradigme Catholique. Le plus important de ces révolutionnaires de notre temps, le Cardinal Walter Kasper, a confirmé ce motif, se targuant récemment que depuis les changements intervenus depuis le Concile, il n'y a plus aucune différence perceptible entre les Luthériens et la plupart des gens qui se disent Catholiques.

[13] Comme il a été décrit par le Cardinal Ratzinger. « La réforme liturgique, dans sa réalisation concrète, s'est distanciée encore plus de son origine. Le résultat n'a pas été une réanimation, mais une dévastation. À la place de la liturgie, fruit d'un développement continuel, ils ont placé une liturgie fabriquée. Ils ont déserté un processus vital de croissance et de devenir afin de substituer une fabrication. Ils ne voulaient pas continuer le développement, la maturation organique de quelque chose de vivant à travers les siècles, et ils l'ont remplacé, à la manière d’une production technique, par une fabrication, un produit banal du moment ».( Ratzinger in Revue Theologisches, Vol. 20, février 1990, pages 103-104 )

[14] The Decomposition of Catholicism,[ La décomposition du Catholicisme ] Louis Bouyer, Franciscan Herald Press, 1969. Dans le livre, Bouyer décrit Bugnini comme un « criminel onctueux », un homme « autant dépourvu d'apprentissage que d'honnêteté ».

[15] « Un privilège de l'Ordonné ; aucune main sauf celles d'un prêtre devraient toucher le Corps du Christ » Michael Davies, The Neumann Press, 1990

[16] Par le Synode de Rouen, pour l'un, en l'an 650 AD. Au quatrième siècle, les dirigeants de l'Église mettaient déjà en garde contre les abus dont nous savons qu'ils sont communs à la réception dans la main, tels que la perte de particules ou de fragments. Saint Cyrille de Jérusalem a averti : « Si quelqu'un vous donnait de la poussière d'or, ne vous en empareriez-vous pas avec tous les soins possibles, en veillant à ne pas en égarer ou à ne subir aucune perte ? »

[17] Tant de déclarations de Paul VI incluaient ces petites portes de derrière que ça soulève une question légitime de collusion de sa part. Considérant le renvoi brutal de l'Archevêque Bugnini — qui avait dirigé la réécriture liturgique depuis les années 40 — on aurait pu s'attendre à une révision de ses changements à ce jour, mais en plus de l'envoyer passer le reste de sa vie en exil en Iran, le Pape VI n'a rien fait pour renverser aucune de ses innovations, peu importe combien de preuves de torts à la Foi lui ont été présentées. Comme le dit Henry Sire dans son livre Phoenix des Cendres, en acceptant le fameux Bugnini à la tête du Concilium, le Pape avait « délibérément engagé la réforme liturgique dans l'aile la plus extrême des innovateurs liturgiques ; ce faisant, il avait placé l'avenir du culte de l'Église entre les mains de deux des personnalités les plus douteuses du clergé Italien ». Face aux plaintes de la Congrégation des Rites concernant des abus du Concile, Paul déclara l'indépendance du groupe de Bugnini, qu'il rendait seul responsable à lui répondre. En dehors des rapports apocryphes de ses « pleurs » sur la destruction de la liturgie, et se plaignant que la « fumée de Satan était entrée par quelque fissure », Paul VI entrera dans l'histoire comme le Pape qui a tout au moins permis à tout arriver sans un soupçon de componction.

[18] Ayant tardivement découvert le mal immense que ce changement a causé, certains Évêques cherchent des moyens de réintroduire la pratique Traditionnelle. En 2008, alors qu'il était Secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, l'Archevêque Malcolm Ranjith a suggéré que la permission soit révisée ou « complètement abandonnée ».

[19] Sur le site Web des décisions de la Cour suprême du Canada, « Skoke-Graham c. The Queen », 14 mars 1985

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